« D’abord la tête et le physique, la technique vient après » : comment l’Italie révolutionne sa formation pour créer des champions de tennis
Les joueurs italiens Jannik Sinner et Lorenzo Musetti sont en compétition pour une place en finale à Roland-Garros. Objectif : une victoire qui échappe aux joueurs transalpins depuis 50 ans.
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Deux Italiens dans le dernier carré. Jannik Sinner, numéro 1 mondial, défie Novak Djokovic à Roland-Garros, vendredi 6 juin, quelques heures après une première demi-finale opposant le tenant du titre Carlos Alcaraz à l’outsider italien Lorenzo Musetti.
Avec neuf joueurs dans les 100 meilleurs mondiaux, l’Italie est devenue en quelques années seulement une puissance majeure du tennis masculin. Mais quelle est sa recette ? À Rome, dans l’un des clubs les plus réputés du pays, la vérité semble à portée de balle. Fabrizio Fanucci y entraîne ce jour-là deux espoirs du tennis club Parioli.
Ces dernières années, ce coach d’élite assure avoir vu beaucoup de changements dans la formation des joueurs. A commencer par la fin de l’obsession pour la technique. « D’abord la tête et le physique. La technique vient après. Tous peuvent l’acquérir. Ce qui fait la différence, c’est le mental et le physique« , assure-t-il.
Fini également le tout terre battue. Les courts en dur, surface de la plupart des compétitions, ont fleuri dans le pays. Autre idée en vogue : multiplier les tournois de seconde catégorie. « Les garçons, sans aller à l’étranger et en dépensant moins d’argent, peuvent entrer dans le classement pro en jouant en Italie. La fédération a 200-300 cartes d’invitation qu’elle distribue aux meilleurs joueurs« , fait remarquer Fabrizio Fanucci.
Et le grand mot-clé, enfin : « Décentralisation« . En Italie, il n’y a plus un centre d’élite, mais cinq zones. « Dans chaque zone, il y a une structure de la fédération qui supervise les meilleurs espoirs et échange avec leurs entraîneurs. Cela permet de suivre en permanence beaucoup plus de jeunes qu’avant« , présente Roberto Meneschincheri. De quoi faire espérer le club Parioli : dimanche, un Italien pourrait donc gagner Roland-Garros. Une première depuis presque 50 ans et la victoire d’Adriano Panatta en 1976.
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