« Historique », « extraordinaire », « hallucinant » : la finale entre Alcaraz et Sinner, ils ne l’oublieront pas
Dès son premier jour, ce Roland Garros 2025 avait marqué l’histoire. Avec Roger Federer, Andy Murray et Novak Djokovic, le tournoi avait rendu un hommage exceptionnel à Rafael Nadal, 14 fois vainqueur sur ce court Philippe-Chatrier. Deux semaines plus tard, comme pour boucler la boucle, un autre moment d’Histoire s’est écrit dans ce lieu si spécial. Ce dimanche 8 juin, la finale entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner s’est transformée en un combat long de 5 heures et 29 minutes, prenant et indécis, et qui a bouleversé tous ceux qui ont pu le vivre et notamment les anciennes stars du tennis français.
« C’est pas incroyable, c’est historique. C’est extraordinaire, hallucinant, savoure Henri Leconte, lui-même finaliste à Roland Garros en 1998. On rêvait tous d’avoir un match comme ça en cinq sets mais là… 5h29, ce côté théâtral où on a Sinner qui a trois balles de match à 0-40… Quel match ! Et des deux. Ils sont exceptionnels. »
Amélie Mauresmo, vainqueure à deux reprises en Grand Chelem, a même retiré sa casquette de directrice du tournoi pendant quelques heures. « J’ai été spectatrice, amatrice, fan de tennis, raconte-t-elle. On vit des émotions grâce au sport, au tennis, qui sont exceptionnelles. J’ai profité. Je me suis régalé. On s’attendait tous à un grand combat, un grand match mais ça a dépassé nos attentes. »

L’affiche entre l’Italien et l’Espagnol, respectivement n°1 et n°2 au classement, a offert un scénario incroyable avec des dizaines de rebondissements pour se conclure au super tie-break de la cinquième manche et pour finalement s’inscrire comme la plus longue finale de l’histoire du tournoi. « C’est bien possible (que ça soit la plus belle finale de l’histoire de Roland Garros), confirme Amélie Mauresmo. Avec tant de rebondissements, les balles de matchs sauvées, le niveau d’engagement physique, mental…»
« Ça dépasse l’entendement, il n’y a pas de moyen rationnel de l’expliquer, commente Henri Leconte. C’est la beauté du sport, c’est ce qui permet à ces joueurs de se surpasser, de pouvoir accepter la douleur, de pouvoir gérer ses émotions. »
Deux joueurs destinés à « se retrouver beaucoup » dans les prochaines années
Difficile alors de définir ou de trouver ce qui a pu faire pencher la rencontre en faveur de « Carlito », désormais deux fois vainqueurs à Paris. « On se dit que rien ne pourra les départager, avoue Amélie Mauresmo. Ils sont tellement proches. (…) L’élan change un peu après les trois balles de match. Carlos trottine devant Jannik à 5-4. Il est sur une énergie différente. Mais Jannik revient, il a un second souffle car physiquement, ce sont des monstres. Et ça se fait comme ça. Ça devait se conclure comme ça. »
Pour Henri Leconte, c’est peut-être « l’audace » qui a permis au Murcien de l’emporter. « L’audace dans les moments importants, détaille-t-il. De tenter quelque chose face à Sinner qui a pourtant joué un tennis fantastique. Et puis sa capacité de résilience : il revient alors qu’il est mené de deux sets à zéro. »
Jannik Sinner risque de s’en mordre les doigts pendant quelque temps, et il l’a d’ailleurs reconnu dès la remise du trophée. « Je vais avoir du mal à dormir ce soir », osait-il dans un léger sourire avant d’être mis à l’honneur par son adversaire du jour. « C’est un privilège de partager le court avec toi », lui adressait Carlos Alcaraz.
Âgés respectivement de 23 et 22 ans, ces deux-là devraient avoir l’occasion d’offrir de nouvelles batailles acharnées dans les prochaines années. « Ils vont se retrouver beaucoup, ils vont faire un petit peu ce qu’ont fait les trois autres avant eux », promet Henri Leconte, en les comparant à Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer. L’histoire est en marche.
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