« J’ai même eu une crampe »: Eric Salliot, le monsieur tennis de RMC, raconte sa finale de légende entre Alcaraz et Sinner à Roland-Garros
La finale de Roland-Garros 2025 restera gravée dans l’histoire du tennis. Carlos Alcaraz est sorti vainqueur d’une intense lutte de 5h29 en renversant Jannik Sinner (4-6, 6-7, 6-4, 7-6, 7-6). Aux premières loges dimanche, le monsieur tennis de RMC, Eric Salliot, raconte ce moment d’histoire.
« C’est le plus grand moment de ma carrière de commentateur. » Eric Salliot, monsieur tennis de RMC depuis 2001, avait du mal à retrouver ses esprits au lendemain de la finale ahurissante de Roland-Garros ce dimanche, remportée par le numéro 2 mondial Carlos Alcaraz contre le numéro 1, Jannik Sinner, après 5h29 de bataille épique.
Derrière la vitre insonorisée de la tribune de presse, l’ambiance était un peu moins électrique mais la vue était quant à elle « imprenable » pour assister à l’avènement de deux « extraterrestres », comme les appelle Eric Salliot. Lobs, amorties, coups gagnants… Le monde entier a vécu une finale absolument folle avec une mention spéciale pour les quelque 15.000 privilégiés du court Philippe-Chatrier.
« Je n’ai jamais vu une telle finale en termes de qualité de jeu », admet Salliot. Son meilleur souvenir en tant que commentateur pour RMC a été éclipsé par celui qu’il a vécu ce dimanche à Roland-Garros. « A Wimbledon en 2019, la finale entre Novak Djokovic et Roger Federer était exceptionnelle. Les règles sont assez spécifiques là-bas. On me demandait de ne pas commenter pendant les points mais je leur avais dit ‘laissez-moi tranquille, je veux commenter, au pire filez-moi une amende' », se rappelle-t-il au sujet de l’incroyable super tie-break de la dernière manche.
« J’ai eu les mêmes crampes que Sinner »
En tribune de presse, Eric Salliot a même parfois ressenti les mêmes douleurs que Jannik Sinner… Enfin presque: « Je n’avais plus de voix, je criais à chaque échange, j’ai même eu une crampe, comme Jannik Sinner. Mon confrère a même renversé sa canette sur un ordinateur. Ça partait dans tous les sens dans la cabine ». Au fur et à mesure que la rencontre se prolongeait, toutes les stats qu’Eric Salliot avait notées tombaient, comme celle sur Jannik Sinner qui n’a toujours jamais gagné un match de plus de quatre heures.
Et même quand Carlos Alcaraz était dos au mur avec trois balles de match à son encontre, Eric Salliot ne l’enterrait pas encore: « Non je sais que ce n’est jamais fini parce que Jannik Sinner fait trois fautes directes sur ses trois balles de match, c’était un signe. Il s’agit aussi de la sixième fois qu’il y a une remontada en finale de Roland Garros. La terre battue fait que tout peut être possible ». Et à la fin du match, il se souvient avoir posé le casque et s’être dit « je suis vidé ». Aux alentours de 21h, après 5h29 de combat, Eric Salliot en avait terminé avec ce moment historique.
Sinner et Alcaraz plus forts que le « Big 3 »?
Le tennis vient certainement d’entrer dans une nouvelle ère. Après les retraites de Roger Federer et Rafael Nadal, dignement honoré au début de la quinzaine de Roland-Garros, Novak Djokovic a entretenu le flou sur la suite de sa carrière après sa demi-finale perdue face à Jannik Sinner. Un passage de relais? Rien n’est sûr car Eric Saillot voit encore le Serbe pouvoir jouer le trouble-fête à Wimbledon.
En attendant le Grand Chelem londonien, la finale de Roland-Garros a laissé place aux débats autour du niveau affiché par Jannik Sinner et Carlos Alcaraz. Sont-ils plus forts que le fameux « Big 3 » (Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic)? Vont-ils surpasser ces légendes qui ont déjà repoussé les limites de ce sport? Pour le commentateur tennis de RMC, il est « difficile de comparer ». Eric Salliot se rappelle des coups de canon de Nadal sur terre battue qui gagnait ses finales avec, parfois, beaucoup de facilité. L’ancienne gloire du tennis américain John McEnroe est beaucoup plus catégorique. « Alcaraz et Sinner seraient favoris face à Nadal à son pic de forme sur terre battue », a estimé l’ancien joueur sur TNT Sports avant la finale.
Une chose dont est sûr Eric Saillot, c’est que l’affrontement entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz va devenir un grand classique du tennis mondial. « Il y a un monde entre ces deux-là et le reste du peloton comme Tsitsipas, Zverev, Medvedev, Fritz ou Ruud », assure-t-il. À 22 ans, Carlos Alcaraz a déjà cinq Grands Chelems en poche. Jannik Sinner (23 ans) en a trois et, à titre de comparaison, c’est toujours trois de plus que le troisième mondial Alexander Zverev, pourtant âgé de 28 ans. À Wimbledon, le 30 juin prochain, Jannik Sinner aura certainement à cœur de ne pas laisser filer Carlos Alcaraz au niveau des Grands Chelems glanés. Mais un certain Novak Djokovic, qui ne boxe pas dans la même catégorie avec ses 24 Grands Chelems au compteur, a, peut-être, encore son mot à dire, possiblement le dernier de sa carrière.
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