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Jo-Wilfried Tsonga raconte ses « frissons » devant la finale Alcaraz-Sinner : « Un moment suspendu, de pur génie »

En sortant du plateau de Prime Vidéo, d’où il a suivi une finale Alcaraz-Sinner qui a directement sa place au panthéon du tennis, Jo-Wilfried Tsonga cherche presque ses mots. Comme tous les chanceux qui pourront dire « j’y étais », l’ancien n° 5 mondial a été subjugué par ce qu’il a vu pendant près de 5h30 sur le court Philippe-Chatrier. Le finaliste de l’Open d’Australie 2008 n’avait jamais ressenti de telles émotions en regardant un match de tennis…

Comment avez-vous vécu cette finale ?

JO-WILFRIED TSONGA. C’était un moment suspendu. On joue tous au tennis, on regarde tous du tennis pour des moments comme ça. Des moments d’émotions un peu irrationnelles. Finalement, il se passe quelque chose de magique sur le terrain. On a eu droit à un moment de pur génie de la part des deux joueurs. C’était fort en émotions.

Qu’est-ce qui fait la différence ?

Alcaraz finit sur 10 minutes de grâce. Il a été touché par la main d’un monsieur… Là, c’est terrible. Il a fait un tie-break comme je n’en ai jamais vu. Après cinq heures et demie de jeu, être capable de produire encore ces efforts-là, d’avoir encore cette lucidité, cette envie… C’est juste énorme.

Ce match peut-il être le plus beau de l’histoire du tennis ?

Franchement, c’est ce que je me suis dit. (Sourire) Malheureusement, je suis jeune et je n’ai pas vu énormément de finales. C’est un match qui restera dans les annales et qui sera un exemple pour les jeunes, pour mes écoles. Tu leur montres et tu leur dis : voilà ce que c’est que le sport, voilà ce que ça procure, voilà pourquoi vous allez faire des efforts, voilà ce qu’il faut imiter. Parce que les deux joueurs font preuve d’une humilité, d’un charisme et d’un don de soi qui est énorme. J’avais bien aimé la finale de Roger (Federer) et Rafa (Nadal) à Wimbledon en 2008 avec la nuit tombante. C’était beau… Mais il n’y a pas beaucoup de matchs qui m’ont touché à ce point-là.

C’est-à-dire ?

À la fin du quatrième set, j’ai froid, j’ai chaud. Je ne sais plus ce qui m’arrive. J’ai des frissons. Je me dis, mais qu’est-ce qui se passe, c’est quoi ce délire ? Et puis, à la fin… On ne sait plus comment réagir à ce qui est en train de se passer. Je ne savais pas si je devais être triste pour Sinner, content pour Carlos, content pour le jeu, pour notre jeu, le tennis. Parfois j’entends dire que le tennis est ennuyant, qu’il faut regarder de droite à gauche. Mais c’est un truc énorme qui révèle les humains. Ils l’ont montré à tout le monde. C’est difficile d’avoir les mots suffisants pour décrire un truc comme ça. En tout cas, de ma petite vie à moi, je n’ai pas eu l’impression d’avoir vécu ça.

Auriez-vous imaginé pareil scénario à deux sets zéro pour Sinner ?

J’étais persuadé que Carlos allait appuyer sur le champignon, qu’il allait tout donner de toute façon. Si Jannik avait été au-dessus sur ce troisième, ce n’est pas parce qu’Alcaraz n’aurait pas été assez engagé. Et il a envoyé tout ce qu’il pouvait pour essayer de revenir dans le match. C’est difficile d’avoir les mots suffisants pour décrire un truc comme ça. En tout cas, de ma petite vie à moi, je n’ai pas eu l’impression d’avoir vécu ça.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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