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Loïs Boisson demi-finaliste de Roland-Garros : 361e mondiale, explosion d’abonnés et de gains… l’épopée de la Française en chiffres

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Les superlatifs commencent à nous manquer. Quand un joueur ou une joueuse qui squatte autour de la 50e place au classement mondial, bat une tête de série, on parle d’exploit, de prouesse, de surprise. Mais comment qualifier la performance d’une joueuse qui n’avait jusqu’à présent jamais joué le moindre match en Grand Chelem et qui se retrouve en demi-finale de Roland-Garros ?

Pour mesurer l’invraisemblable épopée de Loïs Boisson Porte d’Auteuil, le plus simple reste les chiffres. Libé en a déterré huit.

Comme le nombre de joueuses aussi mal classées qui ont réussi à se hisser en demi-finales d’un Grand Chelem sur les quarante dernières années. A ce chiffre s’ajoutent deux petites exceptions : dans des contextes différents, Kim Clijsters et Justine Henin, toutes deux de retour sur le circuit après une première retraite, avaient également réussi à atteindre le dernier carré à l’US Open et à l’Open d’Australie en étant non classées (il faut pour l’être avoir disputé des matchs en tournoi).

Zéro, c’est aussi le nombre de défaites de Loïs Boisson en Grand Chelem. Zéro, enfin, comme le nombre de personnes qui avaient annoncé la Française dans le dernier carré de Roland-Garros avant le tournoi. Il faut dire qu’en dehors d’une poignée de mordus de tennis, personne ne la connaissait vraiment. Chez Libé, on ne l’avait même pas mentionnée dans notre article sur les Français à suivre Porte d’Auteuil. A cette époque pourtant pas si lointaine, personne ne nous en avait voulus.

Comme sa place dans la hiérarchie du tennis français après Roland-Garros. Après sa victoire en quarts contre Mirra Andreeva, Loïs Boisson est assurée d’être la Française la mieux placée au classement WTA. Elle sera au minimum 65e dès lundi. Soit une trentaine de places devant Léolia Jeanjean (91e) et Diane Parry (95e).

Comme le nombre de joueuses qui ont atteint une demi-finale de Grand Chelem dès leur première participation. Il y a d’abord eu l’Américaine Chris Evert (à l’US Open 1971), la Suédoise Elizabeth Ekblom (à l’Open d’Australie en 1976), la Yougoslave Monica Seles (à Roland-Garros en 1989) et l’Américaine Jennifer Capriati (à Roland-Garros en 1990). Puis, désormais, Loïs Boisson en 2025.

Comme le nombre de joueuses invitées d’un tournoi à atteindre les demi-finales d’un Grand Chelem. Avant Loïs Boisson, la seule à l’avoir fait à Roland-Garros, il y a eu Jie Zheng (à Wimbledon en 2008), Kim Clijsters (à l’US Open en 2009), Justine Henin (à Open d’Australie en 2010), Sabine Lisicki (à Wimbledon en 2011) et Elina Svitolina (à Wimbledon 2023).

Comme le nombre de Françaises qui ont désormais atteint un jour les demi-finales d’un Grand Chelem depuis le début de l’ère Open (1968). A Roland-Garros, elles ne sont que cinq, Boisson incluse. La dernière fois qu’une tricolore était allée aussi loin Porte d’Auteuil, c’était Marion Bartoli en 2011. Loïs Boisson est par ailleurs la plus jeune française à atteindre ce stade d’un Majeur depuis Amélie Mauresmo en 1999 en Australie.

Comme le nombre de places gagnées par Loïs Boisson au classement WTA depuis le début de Roland-Garros. 361e avant le tournoi, la jeune Française figurera à la 65e place lundi. Elle pourrait encore grimper bien plus haut : elle sera 35e si elle s’impose jeudi contre Coco Gauff. Et 21e si elle remporte le Grand Chelem.

Comme le nombre d’abonnés gagnés par la Française sur Instagram en trois jours. Dimanche soir, à la veille de son huitième de finale, Loïs Boisson n’était suivie que par 6 000 personnes sur le réseau social. Ce jeudi midi, ils étaient désormais plus de 210 000 à la suivre. Soit un nombre d’abonnés multiplié par 35.

Comme le montant, en euros, que touchera Loïs Boisson à la fin de Roland-Garros pour avoir atteint les demi-finales. Avant le tournoi, la Dijonnaise avait accumulé en carrière, selon le site de la WTA, 148 009 dollars de gains (soit 129 551 euros). En l’espace de dix jours, elle les aura donc quintuplés. Début janvier, la Française lançait une cagnotte pour financer son retour au haut niveau après sa rupture de ligaments croisée survenue au printemps 2024. Elle ne devrait plus en avoir besoin.

Auteur : Julien Lecot

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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