Roland-Garros 2025 : avec cinq titres du Grand Chelem à 22 ans, Carlos Alcaraz s’inscrit comme l’héritier de Rafael Nadal
Coïncidence ou destin, Carlos Alcaraz a remporté son cinquième titre du Grand Chelem au même âge, au jour près, que Rafael Nadal.
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Roland-Garros avait débuté par une cérémonie d’hommage à Rafael Nadal et se termine sur une cérémonie de remise du trophée pour celui qui s’inscrit de plus en plus comme son héritier, Carlos Alcaraz. Le jeune Espagnol a imité son aîné en remportant son cinquième titre du Grand Chelem à 22 ans, 1 mois et trois jours très exactement, dimanche 8 juin, grâce à sa victoire contre Jannik Sinner (4-6, 6-7 [4-7], 6-4, 7-6 [7-3], 7-6 [10-2]), dans la plus longue finale de l’histoire de Roland-Garros.
« Je me considère comme quelqu’un de normal, donc je ne vois pas pourquoi quelqu’un d’autre ne réussirait pas à remporter 14 Roland-Garros. Ça prendra du temps, au moins 13 ans », rigolait Rafael Nadal après son hommage à Paris, en évoquant subtilement Carlos Alcaraz, le seul à alors détenir un titre à Paris et à pouvoir jouer encore longtemps. Mais de là à penser que Carlos Alcaraz pourrait égaler un jour son mentor, la route est encore beaucoup trop longue. Le jeune Murcien lui-même voit Jannik Sinner être sacré aussi à Roland-Garros et « à plusieurs reprises » durant les prochaines années, ce qui pourrait l’empêcher d’imiter son idole.
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En revanche, la comparaison entre les deux Espagnols tient de plus en plus la route sur d’autres points. Celui, d’abord, de l’âge auquel ils ont conquis leur cinquième titre du Grand Chelem. Le même, jour pour jour. C’était à Wimbledon, en 2008, pour Rafael Nadal. « Cette coïncidence, c’est le destin je crois, a souri le cadet en conférence de presse après son titre dimanche. C’est une statistique que je vais garder pour moi, pour toujours, parce que c’est mon idole, mon inspiration, et j’espère que je ne m’arrêterai pas là ».
Ensuite sur l’amour que semble lui porter le public, très majoritairement acquis à sa cause, grâce peut-être à la filiation naturelle entre les deux Espagnols, qui avaient joué en double sur cette même terre battue lors des derniers Jeux olympiques. « Les cris, le soutien de la foule m’ont vraiment aidé aujourd’hui. Il y avait quelques coins du court qui étaient vraiment en ma faveur. J’ai vraiment apprécié. Je pense que sans eux, je n’aurais pas pu faire ce retour », a remercié Alcaraz en conférence de presse dimanche soir.
Un soutien salutaire, car tout n’était pourtant pas cousu de fil blanc dans la troisième manche. « Je ne vais pas dire que je croyais qu’il allait remonter à 5-3, 0-40. Mais avec Carlos, tout est possible », a raconté son entraîneur, Juan Carlos Ferrero, après le match. Mais le double tenant du titre s’est peut-être aussi inspiré de son aîné, vainqueur de l’Open d’Australie en 2022 en remontant un score de deux sets à zéro et trois balles de break contre lui dans la troisième manche. « Durant le match, j’ai vu sa plaque et j’ai pensé à Rafa, je ne vais pas le nier. J’ai repensé à son esprit de lutte jusqu’à la fin des matchs », a-t-il confié à la presse.
« J’ai dû croire en moi tout le temps, a-t-il poursuivi. Au début du troisième set, j’avais l’impression que tout tournait en sa faveur. Tout ce qu’il faisait était des points gagnants, il ne faisait pas d’erreurs. Il frappait avec le cadre. Ses points allaient sur la ligne. C’était le sentiment que j’avais. J’ai décidé d’écarter ces pensées de mon esprit et de continuer à foncer ».
Fort de cet esprit combatif, le voilà désormais titré à cinq reprises en Grand Chelem, en autant de finales disputées, à 22 ans. « Pour le sport, c’est absolument merveilleux, incroyable, d’avoir ce genre de joueurs après les Roger, Rafa, Novak qui joue encore », s’est réjoui Juan Carlos Ferrero, tout en insistant sur la nécessité, pour son poulain, d’écrire « sa propre histoire ».
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