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Roland-Garros 2025 : bousculé, Carlos Alcaraz file en finale et rêve d’un doublé

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Cela fait près d’une heure vingt que Carlos Alcaraz et Lorenzo Musetti tapent la balle, ce vendredi après-midi sur le court Philippe-Chatrier. Sur un service de l’Italien, le vainqueur sortant de Roland-Garros s’emploie. Il renvoie comme il peut, court jusqu’au filet pour aller chercher une amortie, puis repart dans l’autre sens et tape la balle entre ses jambes. Monté à la volée, Musetti l’achève sans forcer d’un coup droit tout doux qui le prend à contre-pied. L’Espagnol s’en va, frustré, vers son banc. Et balance un grand coup de pied dans la structure en métal, qui n’avait rien demandé.

La scène illustre les difficultés rencontrées par Carlos Alcaraz en demi-finale de son Grand Chelem préféré, bousculé ce vendredi 6 juin pendant près de deux heures devant 15 000 personnes avant de finalement triompher (4-6, 7-6, 6-0, 2-0) face à un adversaire qui a fini par être lâché par son physique. Il affrontera en finale dimanche le vainqueur de l’autre demie, celle entre Jannik Sinner et Novak Djokovic, qui aura lieu en début de soirée.

Pour accrocher dans deux jours un deuxième Roland-Garros de suite à son palmarès, l’Espagnol devra faire bien mieux que ce qu’il a proposé sur le court ce vendredi après-midi. Sous un toit resté fermé sans que l’on sache vraiment pourquoi, Carlos Alcaraz s’est longtemps montré tendu. On l’a vu multiplier les fautes directes dans le premier set (16 pour 8 coups gagnants seulement), trembler sur ses jeux de services (41 % de premières balles passées), et ne jamais sembler vraiment en mesure de prendre de vitesse un Lorenzo Musetti sérieux et appliqué. C’était comme si son bras droit s’était soudainement déréglé depuis sa démonstration en quarts de finale (une rouste, 6-0, 6-1, 6-4, infligée au 12e mondial, Tommy Paul).

Son niveau de jeu est petit à petit revenu dans la deuxième manche, ses frappes supersoniques et son rythme étouffant avec. Mais Lorenzo Musetti, arrivé dans le dernier carré des trois tournois références sur terre (Monte-Carlo, Madrid et Rome) avant Roland-Garros, est sur l’ocre un adversaire d’une trempe différente de Tommy Paul. Plusieurs fois au bord du craquage, breaké à deux reprises, l’Italien est toujours revenu, s’appuyant sur un revers soyeux, un coup droit solide et un jeu au filet comme il y en a peu sur le circuit. La rencontre a basculé au tie-break. Lorenzo Musetti s’est soudainement mis à moins bien bouger, comme si on lui avait ajouté du plomb sous les semelles, et Alcaraz a plié l’affaire de manière express (7-3).

La demi-finale s’est terminée là. Car derrière, Musetti n’a plus mis un pied devant l’autre, faisant appel au médecin après chaque jeu ou presque. Alcaraz ne s’est pas fait prier pour expédier la troisième manche (6-0) avant que son adversaire, visiblement touché à la cuisse gauche, ne rende les armes en début de quatrième, abandonnant après avoir lâché son premier jeu de service.

Sans briller, Carlos Alcaraz s’est donné la possibilité de s’offrir un doublé que seuls Gustavo Kuerten et Rafael Nadal ont réussi porte d’Auteuil ces trente dernières années chez les hommes. Il pourrait, à 22 ans seulement, décrocher déjà son cinquième Grand Chelem.

Auteur : Julien Lecot

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Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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