Roland-Garros 2025 : entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, une rivalité partie pour devenir l’une des plus grandes de l’histoire du tennis ?
Les deux joueurs vont s’affronter pour la première fois en finale de Grand Chelem, à Roland-Garros, dimanche à 15 heures.
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« J’espère que nous rejouerons l’un contre l’autre de nombreuses fois », glissait Jannik Sinner à Carlos Alcaraz au filet, après leur première rencontre au deuxième tour du Masters 1000 de Paris en 2021. Les deux hommes n’avaient alors que 20 et 18 ans, l’Italien s’était incliné, et ils se retrouveront en finale de Roland-Garros, dimanche 8 juin, pour leur douzième confrontation, déjà. La première en finale d’un tournoi du Grand Chelem, qui en appelle d’autres.
« Ce sont les deux meilleurs joueurs en ce moment, c’est certain », tranchait Novak Djokovic après son élimination en demi-finales, vendredi. Des joueurs qui ont pris l’habitude de se croiser lors des derniers tours des plus grands tournois, comme récemment au Masters 1000 de Rome, remporté par Carlos Alcaraz aux dépens de Jannik Sinner. L’Espagnol a d’ailleurs remporté leurs quatre derniers duels, dont une demi-finale à Roland-Garros en 2024. A l’heure actuelle, aucun autre joueur de cette génération ne s’est encore hissé à ce niveau, avec la même constance, pour contester leur supériorité ou s’immiscer dans leur rivalité.
Au point de former à l’avenir un « Big 2 » qui pourrait rappeler les grandes heures du « Big 3 » avec Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic ? « Là, tout de suite, c’est un peu difficile de l’affirmer parce qu’il faudrait qu’ils jouent l’un contre l’autre pendant dix ans, voire plus, tempère le Serbe. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très positifs pour le tennis. Leur rivalité est quelque chose dont notre sport a besoin. Il n’y a aucun doute là-dessus. »
« Et la façon dont ils jouent, leur approche de la vie organisée autour du tennis, fait qu’ils auront sans doute des carrières couronnées de beaucoup de succès au cours des prochaines années. Je les vois lever les plus grands trophées à leur tour. »
Novak Djokovic, titré à 24 reprises en Grand Chelemen conférence de presse
A titre de comparaison, à 22 ans, l’âge de Carlos Alcaraz, Rafael Nadal avait déjà affronté Roger Federer à 18 reprises (dont six en finale de Grand Chelem). Et à 22 ans, Novak Djokovic avait déjà rencontré Rafael Nadal lors de 21 parties, mais aucune en finale de Majeur.
Interrogée sur la question de cette rivalité naissante, la directrice du tournoi de Roland-Garros Amélie Mauresmo reste pragmatique. « C’est possible, l’avenir nous le dira. Ces deux-là sont en finale aujourd’hui, ce n’est pas un hasard de par leur classement », résume-t-elle. « Ils dominent le tenis mondial et on peut imaginer vu les âges qu’ils ont, qu’ils vont continuer à progresser, évoluer et faire évoluer le jeu », ajoute Mauresmo. « Ils ont déjà un niveau extrêmement élevé et un palmarès déjà aussi incroyable. Forcément, on les imagine là pour un moment avec cette rivalité sous jacente qui va animer le circuit », convient la patronne des Internationaux de France.
« Je ne pense pas que l’on puisse vraiment nous comparer avec le Big 3, répond à son tour Jannik Sinner. Il n’y a que le temps qui nous le dira. Mais il est certain que, pour moi, Carlos est un joueur qui m’aide à améliorer mon jeu. Il me pousse dans mes limites. Il faut essayer de comprendre comment m’améliorer pour les prochaines fois que je vais le rencontrer ». Et l’Italien sait de quoi il parle : le numéro 2 mondial est le seul joueur à l’avoir battu sur les dix derniers mois, depuis août 2024.
« Ce sont des gars qui vous mettent la pression. Sur le court, ils sont tout le temps dans votre dos, ils augmentent la pression à mesure que le match avant, et les opportunités sont rares, donc vous êtes plus nerveux et vous forcez un peu vos coups », affirme Novak Djokovic, malgré son expérience. Avant leur finale sur l’ocre parisienne, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz comptent respectivement trois et quatre titres du Grand Chelem malgré leur jeunesse. Dimanche, l’Espagnol aura donc l’opportunité de remporter un cinquième sacre à 22 ans, un mois et trois jours, soit exactement le même âge qu’un certain Rafael Nadal lors de sa cinquième victoire en Grand Chelem.
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