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Roland-Garros 2025 : les ders de Garcia et Gasquet, les promesses de Fils, les faibles espoirs féminins… à quoi s’attendre côté français ?

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Y aura-t-il des représentants tricolores en deuxième semaine de Roland-Garros cette année ? Les facéties du tirage au sort effectué le jeudi 22 mai ne permettent pas vraiment de s’en assurer. On espérait des chemins peu tortueux côté masculin, chez qui tous les espoirs reposent. Les Français ont été tous sauf gâtés, mais il y a quand même de quoi espérer.

A commencer par Arthur Fils. A 21 ans, le Francilien a montré cette année qu’il avait le profil du possible successeur de Yannick Noah, dernier Français à avoir soulevé la Coupe des Mousquetaires en 1983. Le désormais 14e mondial a affiché une vraie régularité à haut niveau, en cumulant trois quarts de finale en Master 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo), les tournois les plus prestigieux après les Grands Chelems. Il était d’ailleurs à un rien d’accrocher le scalp d’Alcaraz début avril sur la terre monégasque, avant de s’incliner en trois manches. Après deux éliminations d’entrée lors de ses deux premiers Roland, il a dit aborder son troisième avec «plus d’expérience» et un jeu «de plus en plus solide».

Fils ne sera pas seul à espérer figurer au programme de la deuxième semaine. Derrière, hors énorme sensation, ils sont quatre ou cinq à pouvoir y prétendre. Même si le tirage a rendu l’affaire ardue pour tout le monde. Deuxième Français le mieux classé, Ugo Humbert (22e) devra a priori en passer par l’ancien numéro 1 mondial Daniil Medvedev au 3e tour. Même s’il a progressé sur la surface, le gaucher n’est pas le plus à l’aise sur terre battue. Mais c’est le même problème pour le Russe. Reste à connaître le réel état de forme d’Humbert, dont les dernières semaines ont été passées à gérer un poignet douloureux.

Pour l’autre étoile montante, Giovanni Mpetshi Perricard (21 ans), c’est encore plus compliqué. Gros serveur, mais franchement pas à son aise sur l’ocre, ses ambitions seront forcément limitées. D’autant qu’après une fin de saison 2024 exceptionnelle, «Gio» pioche un peu plus en 2025 (6 victoires, 9 défaites). Pour peu que le longiligne français, 32e mondial, vienne à bout du Belge Zizou Bergs dans un premier tour qui s’annonce piégeux, il lui faudra, sauf cataclysme au sommet du tennis, croiser le fer avec Carlos Alcaraz, là aussi au troisième tour.

La bonne surprise de la quinzaine viendra d’Alexandre Müller. Entré pour la première fois dans le top 40 cette année, à 28 ans, le sudiste, porteur de la maladie de Crohn, débarque porte d’Auteuil en pleine confiance, après un début de saison tonitruant, ponctué d’un premier titre en carrière à Hongkong et une finale à Rio après avoir sorti le crack local Joao Fonseca. Surtout, il s’est offert quelques jours plus tôt, à Hambourg, la plus belle victoire de sa carrière face au numéro 3 mondial et finaliste de Roland Garros en 2024, Alexander Zverev. Mais l’ordinateur ne l’a pas gâté au tirage : il devra s’employer d’entrée, face à une autre étoile montante, le Tchèque Jakub Mensik, 19e, qui a démarré son exercice 2025 encore plus fort que Müller, avec notamment un Master 1000 à Miami glané en finale contre Djokovic.

Et comme pour tout tournoi du Grand Chelem, on n’est pas à l’abri d’un gros coup d’éclat, on ne saurait que trop conseiller au public d’aller jeter un œil du côté de Corentin Moutet. Déjà pour l’ambiance dans les travées, que le showman devrait contribuer à faire chauffer. Lui-même en huitième l’année dernière, et auteur d’une bonne saison sur terre, Moutet a le profil pour faire tomber Novak Djokovic. Pour peu que les deux soient au deuxième tour, son jeu tout en variation pourrait bien embêter le Serbe, 37 ans, dont le début de saison est loin de ses standards passés. A voir comment ses articulations vivront les amortis, lobs du fond de court et autres montées au filet incessantes.

Côté Françaises, on redoutait des affiches insurmontables, tant les Bleues agonisent depuis le début de la saison, Au final, elles ont évité tous les gros morceaux. Reste qu’avec une seule joueuse dans le top 100, il ne faudra pas espérer grand-chose. D’autant que la cheffe de file, Varvara Gracheva (62e), huitième de finaliste en 2024, est la seule à avoir hérité d’une entame complexe, opposée à l’Américaine tête de série 31 Sofia Kenin, lauréate de l’Open d’Australie 2020.

L’objectif, aussi ardu soit-il, sera d’abord de placer une représentante au second tour. Et cette année, aucun duel franco-français au menu pour s’assurer d’éviter le zéro pointé. La bonne nouvelle, c’est que hormis pour Gracheva, le tirage s’est avéré extrêmement clément pour le reste du contingent.

Diane Parry est assurément l’autre meilleure chance bleue. La locale, pensionnaire de Boulogne, partira favorite contre l’Américaine Montgomery, 20 ans, une adversaire moins bien classée qu’elle (116e). En embuscade, les éternelles seconds couteaux que sont Chloé Paquet (119e) et Léolia Jeanjean (100e) ont elles aussi hérité d’une entrée en matière abordable. Ça ne devrait pas aller beaucoup plus loin pour la première citée, qui verrait sur son chemin la tête de série numéro 2, Coco Gauff.

Sinon, pourquoi ne pas miser sur un exploit de la relève, incarnée par Tiantsoa Sarah Rakotomanga Rajaonah, 19 ans (244e). La native de Madagascar, qui s’apprête à découvrir le tournoi parisien, a les armes pour s’en tirer face à l’Espagnole Leyre Romero Gormaz, 150e au classement, et tout juste sortie des qualifs.

Enfin, qu’importe son parcours, il ne faudra pas louper la der’de Caroline Garcia. Pour son ultime tour des courts à Roland, alors qu’elle vient d’annoncer sa prochaine retraite, l’ancienne numéro 4 mondiale retombée dans les abysses de la WTA (144e) peut espérer passer quelques jours à Paris, comme elle peut faire ses adieux au public français dès ce lundi 26 mai, à l’issue de son match contre l’Américaine Bernarda Pera, 81e.

En parlant d’adieux, on oubliait : lui non plus n’ira sûrement pas très loin, mais impossible, non plus, de rater l’ultime entrée en lice de Richard Gasquet. Pour son dernier Majeur, le Biterrois défie Terence Atmane et pourrait s’offrir des adieux de prestige, en cas de victoire, contre Jannik Sinner au tour suivant. A moins d’un dernier miracle, à 37 ans.

Auteur : Romain Métairie

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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