Roland-Garros – Jannik Sinner : «Une finale contre Musetti, ce serait super !»
Un long fleuve tranquille. Pour le moment, Jannik Sinner n’a pas vraiment été bousculé dans ce Roland-Garros 2025. Et ce n’est pas le fantasque et très talentueux Alexander Bublik qui a pu faire mieux, mercredi. Le Kazakhstanais a maintenu le cap lors de la seconde manche, mais a cédé avant le tie-break, 6-0, 7-5, 6-1. Cinquième démonstration dont une humiliation infligée à Jiri Lehecka. Et voilà l’Italien, vainqueur de l’Open d’Australie en début d’année, dans le dernier carré du tournoi parisien. Les choses sérieuses vont enfin commencer pour Sinner, seulement battu par Carlos Alcaraz à Rome sur les 9 derniers mois de compétition, avec un choc contre Novak Djokovic ce vendredi soir en demies. En conférence de presse, Sinner a parlé longuement de Loïs Boisson, révélation de ce Roland-Garros 2025, avec qui il s’est entraîné mercredi matin et qu’il connaît bien.
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« Loïs Boisson… Je pense que c’est vraiment ce dont la France a besoin, une joueuse nouvelle, très spéciale »
Bravo Jannik ! Encore une demi-finale de Grand Chelem. Qu’est-ce qui t’a le plus satisfait dans le match d’aujourd’hui ?
De toute évidence, être à nouveau en demi-finale ici, c’est vraiment fantastique. Ici, c’est un endroit très particulier pour moi. J’ai été très constant en fond de court. Je suis très content de mon match.
Ce matin, tu t’es entraîné avec Loïs Boisson, la joueuse française. Je ne sais pas si tu avais beaucoup entendu parler d’elle avant. Que penses-tu, après avoir joué avec elle, comment sont ses points ? Et que penses-tu de son parcours dans ce Grand Chelem à Roland-Garros ?
Je pense que c’est vraiment ce dont la France a besoin, une joueuse nouvelle, très spéciale, avec une super mentalité, très calme sur le court. En tout cas, c’est l’impression qu’elle donne. Elle s’est fait opérer du genou il y a peu de temps, et même cela, ça lui donne de la confiance pour l’avenir. On a été dans le même centre pendant un temps, il y a quelques années. On s’était déjà entraîné ensemble. Je la connais donc déjà depuis pas mal de temps. Je l’ai vue avant le tournoi au gymnase Jean Bouin.
On avait un peu parlé d’où on en était, elle était très contente d’avoir reçu une invitation pour elle. C’est un tournoi spécial pour elle, puisqu’elle est Française. Je pense que le niveau de jeu qu’elle a fourni est incroyable : très constant, très adapté au jeu sur terre battue, avec un coup droit très lifté. Aujourd’hui, il pleuvait. J’ai donc appelé ici pour savoir s’il y avait un créneau de libre car je n’aime pas arriver sur le court sans m’être échauffé. On est donc arrivé très tôt. Je lui ai proposé de s’entraîner avec moi, elle a tout de suite dit oui. On a échangé des balles, et cela a été un échauffement très, très cohérent, avec un style de jeu différent pour une femme, parce qu’elle fait des balles hautes avec de l’effet. Elle est physiquement très solide. Elle mérite d’être là où elle en est aujourd’hui. Je lui souhaite vraiment le meilleur pour l’avenir.
Bien joué ! Tu as joué un très haut niveau récemment, notamment sur ton retour de service et la manière dont tu contres les services de ton adversaire. C’est, de toute évidence, un point fort pour toi. Quand tu étais jeune et que tu as élaboré ton jeu, qu’est-ce qui t’a aidé à devenir un si bon « retourneur » ?
J’aime bien jouer en retour, il y a eu une époque où j’essayais de produire quelque chose en retournant. J’aime bien réagir avec les bons serveurs. Il faut réagir très vite et essayer de rentrer dans la tête de votre adversaire. Je me souviens aussi un peu des matchs précédents, j’essaie de vérifier la manière dont je sers et comment les choses se passent. De manière générale, j’aime bien réagir. Et contre des bons serveurs, il vaut mieux retourner, être conscient quand une balle est très rapide ou quand elle a de l’effet. Cela a toujours été un coup assez naturel pour moi. Il y a des moments où je n’arrive pas à retourner, mais c’est normal, parce qu’on a aussi moins de contrôle que quand on sert.
Dans le deuxième set, aujourd’hui, quand c’était plus serré et qu’il a bien joué, qu’est-ce qu’il faisait qui l’a rendu difficile à jouer ?
Il servait mieux. Il y avait un peu plus de vent aussi, et donc quand il a servi avec le vent, il servait très vite, c’était très rapide. D’un autre côté, j’ai eu des possibilités à 2 partout. Ensuite, il a un coup droit très fort, il a varié le jeu un peu plus. Au premier set, il a eu du mal avec son coup droit, alors qu’au deuxième set, il ajustait beaucoup mieux la vitesse de son coup droit. Il était plus constant, avec des amorties qu’on lui connaît, pour lesquelles il a énormément de talent. Et dans ce cas-là, il est difficile à jouer.
« Ce serait vraiment super, une finale entre Musetti et moi »
Félicitations ! Est-ce que tu rêverais d’une finale italienne ici, face à Lorenzo Musetti ? En avez-vous parlé ? Et qu’en est-il de ton club de foot préféré, l’AC Milan ? Il semble qu’il s’apprête à signer Luka Modric, qu’en penses-tu ?
Ce serait super, n’est-ce pas ?! Je ne veux pas faire croire que je connais vraiment bien le foot ! Mais au niveau des joueurs, on a des joueurs de très bon niveau, qui ont une qualité fantastique. Je suis devenu un fan du Milan à l’époque où j’ai quitté la maison, où je partageais mon appartement avec un joueur plus jeune. Il avait 2 ans de moins que moi et était fan du Milan. À chaque fois qu’ils jouaient, il fallait regarder le match. De toute façon, on n’avait qu’une seule télé ! Et à partir de là, je me suis dit : « Je vais choisir l’AC Milan ! » C’est là où je suis devenu fan.
On va voir qui ils vont signer. Ce serait bien. Je connais Luka, c’est vraiment un très bon joueur, probablement un des meilleurs du monde. Et donc, s’il signe avec l’AC Milan, tant mieux. Pour l’autre question, je veux dire Lorenzo, je crois qu’il vient de m’envoyer un texto, si j’ai bien vu. On se soutient mutuellement avec Lorenzo. On se connaît bien. On a notamment joué la Coupe Davis ensemble. On se soutient mutuellement très fortement. Ce serait vraiment super, une finale entre nous. On aimerait bien que ça se passe en tout cas. Mais, lui comme moi, allons avoir des matchs très difficiles à mener. Si les choses se passent bien, tant mieux. Sinon, ce n’est pas grave, il y a plein d’autres grands tournois devant nous. Peut-être qu’un jour, on se retrouvera en finale. Mais je lui souhaite tout le meilleur, qu’il soit en bonne santé, détendu et qu’il s’amuse. Je crois qu’il a trouvé une très bonne stabilité sur le court et hors du court. C’est un des 5 meilleurs joueurs du monde et il vise plus haut encore. Je suis très heureux pour lui.
Jannik, de toute évidence, on ne sait pas ce qui t’attend au prochain tour. Pourrais-tu nous dire comment ce sera de jouer avec Sasha ou avec Novak ? Est-ce que ce sera différent par rapport au passé ?
Oui, de toute évidence ce sera différent. Avec Sasha, on a joué des matchs très difficiles par le passé. C’est un joueur extrêmement dangereux, qui sert très bien, qui se déplace très bien, qui vraiment a une force physique énorme. Il faut jouer un jeu très tactique contre lui. Si c’est Novak, ce sera un peu différent. Il a montré dernièrement qu’il avait retrouvé un grand niveau. Donc, là aussi, ce sera très tactique et très difficile.
C’est un joueur tellement expérimenté… 24 Grands Chelems, je crois. Il n’y a rien de plus à dire ! Je suis juste heureux d’être en demi-finale, et je verrai ce qui se passe. L’an dernier, j’ai joué un très bon match en demi-finale. Je suis fier d’être ici à nouveau. Je n’aurais pas pensé m’y retrouver depuis mon retour. Et donc, je suis heureux que les choses soient ce qu’elles sont. Je veux simplement m’occuper de mon côté du court, et on verra !
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