TENNIS : Loïs Boisson, d’Amiens en 2021 à Coco Gauff à Roland-Garros – GazetteSports

Loïs Boisson, qualifiée surprise ce mercredi en demi-finales de Roland-Garros après avoir mis au supplice Mirra Andreeva 7-6(6) 6-3, avait laissé entrevoir de belles promesses il y a 4 ans lors du tournoi ITF de l’Amiens AC.

Début 2021, la Dijonnaise vient de changer d’environnement en s’installant à côté de Lyon, la ville natale de son père Yann Boisson, ex-basketteur professionnel. Au TC La Pape, à Rillieux, elle rencontre celui qui est toujours aujourd’hui son entraîneur, Florian Reynet. Aussitôt, elle reçoit une invitation pour jouer les qualifications du tournoi WTA de Lyon, sur dur indoor. Celle qui n’a pas encore 18 ans passe tout près d’un exploit, cédant seulement 7-5 au 3e set contre une Autrichienne, Barbara Haas, ex-133e mondiale. 

Forte de cette expérience, avec déjà une musculature et un coup droit peu communs pour son âge, elle va se faire remarquer quelques jours plus tard à Amiens, sur la terre battue indoor de l’AAC. 

Alors 1304e mondiale, Loïs Boisson s’illustre dans les qualifications du tournoi ITF W15, plus petit niveau des épreuves professionnelles du tennis féminin. 

Dans un marathon de trois matchs à gagner en deux jours pour accéder au tableau principal, elle ne laisse pas une miette à ses adversaires française, slovène puis belge, toutes les trois mieux classées et plus âgées. Elle les sort chacune en deux manches sèches.

Des qualifs de l’AAC à Coco Gauff…

De quoi susciter ensuite la méfiance de la joueuse qui hérite de cette qualifiée inconnue, au 1er tour du grand tableau. La Mexicaine Maria Portillo Ramirez pointe 600 places plus haut au classement WTA. Cela n’empêche pas Loïs Boisson de faire jeu égal : si la Dijonnaise concède la première manche au tie-break, elle égalise à un set partout, empochant le deuxième acte 6-3. Avant de payer sa débauche d’énergie dans la manche décisive, pour finalement s’incliner 7-6(2) 3-6 6-1.

Reste que ces quatre matchs joués il y a quatre ans à Amiens par la nouvelle prodige du tennis tricolore et incroyable sensation de Roland-Garros 2025 occupent peut-être une petite place fondatrice dans son ascension vers les sommets du tennis mondial.

Et pour l’anecdote, cette édition du tournoi ITF de l’Amiens AC avait vu Loïs Boisson croiser une certaine Elsa Jacquemot… Si les deux joueuses nées en mai 2003 ne s’étaient pas affrontées cette semaine-là, celle qui était à l’époque la mieux classée et la plus connue, auréolée de son titre à Roland-Garros Juniors cinq mois auparavant, avait atteint les demi-finales. 

Le 31 mai, Loïs Boisson a battu Elsa Jacquemot (6-3 0-6 7-5) en seizièmes de finale de Roland-Garros, s’ouvrant les portes de la 2e semaine. Le meilleur restait – et reste peut-être encore – à venir pour celle qui a ensuite renversé l’Américaine Jessica Pegula (N°3) en huitièmes puis la Russe Mirra Andreeva (N°6) en quarts de finale. Avant de viser ni plus ni moins la finale ce jeudi en fin d’après-midi contre l’Américaine Coco Gauff, la N°2.

Vincent Delorme
Crédit photos : Reynald Valleron – Gazettesports.fr