Une semaine d’espoir et de confiance

Oui. Parce qu’il en fallait au PSG pour entrevoir au fond de l’hiver une victoire aussi éclatante à la fin du printemps. Et il a fallu plus encore à Loïs Boisson pour s’imaginer en demi-finale de Roland-Garros ! Elle, qui l’an dernier, sur son canapé, après s’être fait les croisés, pleurait en regardant les autres jouer le tournoi dont elle a toujours rêvé.

Cette gamine qu’on ne connaissait pas et dont on sait tout depuis cinq jours a fait battre la terre et les cœurs d’un public qui n’attendait rien et qui a tant reçu. Son caractère, sa force, son lift, sa moue, sa détermination auront été le rayon de soleil d’un tournoi pourtant maussade. Elle nous a offert une incroyable leçon de volonté.

Pour elle, comme pour le PSG d’ailleurs, ça n’a pas été qu’une histoire d’espoir… Mais de confiance !

Oui. Une confiance retrouvée, mais pas par miracle, non : par le travail et l’abnégation !

Des efforts, Loïs Boisson en a fourni des tonnes depuis un an. Même son chirurgien, qui n’en était pas à son premier genou de champion opéré, n’en est pas revenu du boulot abattu par cette toute jeune femme de 22 ans. Elle a programmé son retour comme on programme un ordi. Avec précision et méthode. En y ajoutant une rage de vaincre propre aux grands sportifs. Quand elle a compris que Roland-Garros lui offrait une invitation, elle s’est dit que là encore, elle allait devoir pousser la machine. Pas question de ne faire que passer. Son calvaire devait aboutir à marquer les esprits. Elle l’aura fait, jusqu’en demie !

Les parisiens ont, eux aussi, reprogrammé un logiciel qui buguait immanquablement quand il fallait être grand. Et ils le doivent à leur coach, Luis Enrique, ingénieur de ce chaos infligé aux Interistes samedi dernier. Lui aussi, pour y arriver, a donné à ses joueurs la philosophie qui leur manquait : souffrir ensemble et c’est tout. Samedi soir, un homme s’est effondré en larmes. Et en silence. Rafel Pol, 38 ans, adjoint d’Enrique et manager. Il a perdu son épouse il y a six mois. Enrique, vous le savez, c’est sa fille qui est partie. Elle n’avait que neuf ans… Affronter le pire donne toujours la force de vivre le meilleur. Quand on a

Tout perdu, un match n’a aucune importance. Alors autant le gagner. Et avec la manière.

Le sport n’est pas parfait. Mais il est parfois réparateur. Il faut apprendre à poser un regard distancié sur l’argent et la gloire pour ne garder que la pureté simple de la joie fugace d’une victoire.

À Loïs, A Luis, A Rafael : toute notre admiration.

Évidemment, tout ça n’appartient qu’à eux. La ligue 1 ne vaut pas plus cher depuis samedi. Et le tennis féminin français n’en est pas moins malade parce que Loïs elle, est guérie ! Ne laissons personne récupérer ce qui leur est dû. Ils sont des arbres, solides et enracinés. Mais derrière eux, il n’y a aucune forêt !

Mais on garde quand même en nous cet immense espoir que le meilleur peut finir par arriver ?

Oui ! c’est nécessaire… Quand on insiste un peu, quand on persévère, même pour des choses plus futiles, il faut toujours se réjouir d’y arriver…

Hier par exemple, plus léger, Laurent Bonadei, le sélectionneur des BleuES a dévoilé la liste des joueuses pour l’euro en Suisse… Mais ce n’est pas lui qui l’a annoncé…

Ecoutez…

Vous avez reconnu ces voix ? Mike Maignan oui ! Kylian Mbappé ! il y avait aussi Jules Koundé, Ibrahima Konaté, et Aurélien Tchouaméni se baladait même à Clairefontaine avec le nouveau maillot féminin… Les sélections anglaises, allemandes, suédoises, espagnoles portent depuis longtemps ce genre de communication d’une seule équipe, l’une au soutien de l’autre. En 2025, la France a fini par y arriver elle aussi ! C’était sur le plateau du JT de TF1. Au 13H…

Mais vous aussi les filles : après tant d’années de galères et de combats comme chantent les autres, Qui sait ? Vous pourriez être le tube de l’été !

Et peut-être même que vous aurez les honneurs du 20 heures…